LE CARÊME 2016 A L’ENSEIGNE DE LA MISERICORDE


Chaque année, l’Église offre aux croyants, à travers le carême,  une occasion précieuse pour préparer leur cœur à la joie de la Résurrection de Jésus Christ, le jour de Pâques.

En cette Année Sainte de la Miséricorde, l’Église présente le carême   – qui commence le mercredi des cendres, 10 février 2016,  et s’achève le mercredi 23 mars 2016 –  comme l’un des temps forts de cette année jubilaire à vivre intensément sous le signe de la miséricorde.

Pour ce faire, elle convie les croyants à un temps de conversion, c’est-à-dire à se tourner vers Dieu et vers autrui en s’appuyant sur les trois formes d’expression de pénitence de la vie chrétienne : le partage « Pour toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit secrète ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra », la prière « Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là, dans le secret…. », et le jeûne « Pour toi, quand tu jeûnes, , parfume ta tête et lave ton visage, pour que ton jeûne soit connu, non des hommes, mais de ton Père qui est là, dans le secret… ». (Mt 6, 3s ; 6, 6s ; et 6,17s). C’est une pratique pénitentielle sérieuse de l’Eglise qui, cette année, prendra la couleur de la miséricorde.

En complément à ces signes, le Saint Père « demande que l’Église redécouvre en ce temps jubilaire, la richesse contenue dans les œuvres de miséricorde (Mt 25,25 ; 34-36) corporelle et spirituelle ». Et à plus forte raison, pendant ce temps de carême. Il ajoute, pour les fidèles désireux de recevoir l’indulgence, « L’expérience de la miséricorde, en effet, devient visible dans le témoignage de signes concrets comme Jésus lui-même nous l’a enseigné. Chaque fois qu’un fidèle vivra l’une ou plusieurs de ces œuvres en première personne, il obtiendra certainement l’indulgence jubilaire. D’où l’engagement à vivre de la miséricorde pour obtenir la grâce du pardon complet et total en vertu de la force de l’amour du Père qui n’exclut personne…. »

C’est un itinéraire de changement de vie sérieux, une période de pénitence et de conversion.  Ne croyons pas que cela soit facile. Non ce n’est pas facile !  C’est un véritable combat que Jésus Christ lui-même a mené, tenté par le diable pendant quarante jours, et que nous ne pouvons mener qu’unis à lui, sachant qu’il a vaincu le diable.

Comment vivre ce carême en cette année de grâce pour qu’il soit plus authentique dans notre cheminement de foi ? Comment se laisser envahir par la miséricorde de Dieu pour agir avec miséricorde dans notre vie ?

Dans ses interventions, le Saint Père nous encourage beaucoup pour que nous vivions ces jours de carême non pas comme une mortification mais comme – dit-il –  « une  expérience vivante de la présence et de la proximité du père, permettant de toucher du doigt sa tendresse afin que notre foi se renforce et que notre témoignage devienne ainsi toujours plus efficace. D’autre part, je suis si fascinée par son enseignement, qu’il donne à travers un langage simple, que je ne peux m’empêcher de vous en faire partager certains passages ô combien surprenants, sous forme de questions-réponses.

Et si l’on faisait véritablement l’expérience de Dieu qui accueille, console, pardonne et relève ? 

Pour nous aider à mieux comprendre le mystère de la miséricorde qui nous dépasse, le pape François affirme, dans une de ses homélies que « Dieu répète : « je suis ton Dieu qui te tient par la main, n’aie pas peur mon petit, n’aie pas peur de tes faiblesses, de tes péchés, de tes fatigues, je te donnerai la force. Donne-moi tout et je te donnerai la paix ». »  Et d’ajouter l’exemple d’un saint qui faisait beaucoup de pénitences et de sacrifices, mais Dieu voulait de lui davantage.  « Seigneur, je vous ai tout donné » dit le saint.  Et la réponse fut : « Non, il manque une chose . »  « Qu’est-ce qu’il manque, Seigneur ? »  –  « Donne-moi tes péchés. »

Oui, le Christ nous demande simplement nos misères, nos mesquineries, nos péchés, pour nous embrasser, résume le Saint Père.

Et si l’on apprenait véritablement à choisir pendant ce carême « ce qui plaît le plus à Dieu » ?

Qu’est-ce que cela signifie ?  Ici aussi, le Pape François, dans une catéchèse, nous donne la réponse :  St Ambroise, un des pères de l’Église, dans un de ses écrits, – dit le Saint Père – nous l’explique à travers le récit de la création. Il dit que Dieu, chaque jour, après avoir fait quelque chose, dit « Et Dieu vit que cela était bon ». Mais quand Dieu a créé l’homme et la femme, le récit dit « Il vit que cela était très bon ». Et Saint Ambroise de s’interroger : « Mais pourquoi Dieu dit-il « très bon » ? Pourquoi Dieu était si content de la création de l’homme et de la femme ? »  Parce qu’enfin, il avait quelqu’un à qui pardonner. La joie de Dieu, ce qui lui plaît le plus c’est  : « pardonner », avoir de la miséricorde envers ceux qui font le mal afin qu’à leur tour, ils puissent pardonner leurs frères.

Oui, faire cette expérience c’est déjà s’engager sur le chemin du pardon de l’autre.

Et si l’on percevait véritablement, en cette période de carême, l’importance de mettre ou remettre sincèrement en pratique,  dans notre vie de chrétien, le sacrement de la Réconciliation ?   

Force est de constater aujourd’hui que beaucoup de croyants boudent ce sacrement. Le Pape François, par contre, nous invite à faire l’expérience de la joie profonde que donne le pardon. Beaucoup d’entre nous se souviendront avec beaucoup d’émerveillement du geste de notre Saint Père qui, pendant le carême de l’année dernière, avait offert aux pèlerins se rendant à Rome, un petit livret de poche intitulé « Prends soin de ton cœur » et contenant différents textes à méditer pendant le carême  – quelques enseignements de Jésus et les contenus essentiels de la foi –  et un examen de conscience pour se préparer à la confession.

Quelle merveille ! Quelle générosité d’enseignement ! Quel souci de nous faire remarquer l’importance d’expérimenter l’amour miséricordieux du Père à travers la confession !

***

Entrons dans ce temps de carême avec un cœur plein de reconnaissance pour l’Eglise à qui Dieu a suscité cette Année Sainte de bienfaits. Un cœur ouvert qui se laisse envahir par l’amour infini de la miséricorde de Dieu. Entrons sans peur et sans conditions, avec une intention sincère de pénitence et de conversion. Alors, cette période, en cette Année Jubilaire de la Miséricorde, sera sûrement pour chacun le temps favorable d’une expérience profonde de la présence du Père tendre et miséricordieux.

Que cette expérience salutaire devienne enfin visible dans notre témoignage à travers les signes concrets et authentiques que l’Esprit Saint, dans sa bienveillance, voudra suggérer à chacun.

Lucia

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