Vous ne pouvez pas servir deux maîtres, a la fois Dieu et l’argent


Ces paroles de Jésus que nous entendrons dans l’évangile de dimanche nous laissent perplexes. L’argent est important et sans argent nous ne pouvons ni vivre, ni manger et même pas boire.

L’argent fait tourner le monde entier. Les États-Unis vendent les armes à l’Arabie Saoudite qui finance l’Isis. La Chine prélève les organes des dissidents politiques et les vend bon-marché  à l’Occident et nous pourrions allonger la liste des « bonnes affaires ».

Pourquoi alors, Jésus, nous adresse-t-il ces paroles? Ne devrait-il plutôt s’adresser à la société, aux gouvernements, à l’Europe ou à L’Église ? Le pape François a dit récemment que les problèmes les plus dangereux pour l’Église sont le manque de communion et l’argent. Est-ce que ces paroles de Jésus sont des paroles de vie éternelle pour nous aussi qui ressentons les effets de la crise, qui parfois avons quitté nos pays d’origine en quête d’une situation économique meilleure?

Jésus nous dit que nous ne pouvons pas servir Dieu et l’argent. Nous ne pouvons pas leur donner la même importance. Jésus nous demande « qui est dieu pour toi, l’argent ou Dieu, mon Père ? » Cette parole nous renvoie à une réalité plus profonde, à notre relation avec Dieu, au premier commandement: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de tout ton esprit, de toutes tes forces » (Mt 22,37 ; Dt 6,5). Mes forces, intellectuelles ou physiques,  me permettent de gagner de l’argent.  L’argent est très puissant, il fait ma volonté, il satisfait tous mes désirs et tous mes besoins : si j’ai faim, il « se transforme » en sandwich, si je désire partir en vacances, il « devient un avion » – je ne peux pas payer l’agence avec des prières !

Puisque nous nous sommes séparés de Dieu par le péché et nous avons  dit (non pas avec des mots, mais par notre manière d’être et de penser)  « je suis le dieu de ma vie, le Bien est ce qui me plaît et le Mal est ce qui ne me plaît pas »,  nous n’aimons pas Dieu de tout notre cœur et donc nous avons perdu le fondement de notre être. Nous n’avons plus de stabilité en nous. Nous demandons alors à toute chose, et surtout à l’argent, de nous donner cette stabilité, de nous donner l’être, c’est-à-dire la vie,  et de nous enlever l’angoisse que nous éprouvons devant l’avenir.

L’argent me confère une certaine honorabilité ; plus j’en ai, plus je suis respectable. Dans des villages d’Italie, les gens étaient très envieux des Italiens qui revenaient avec une Mercedes flamboyante après avoir fait fortune à l’étranger. Mais qui veut se promener avec un clochard ?

Jésus veut que nous ayons une relation de liberté avec l’argent. Comment puis-je avoir cette relation de liberté, si c’est l’argent qui m’assure la vie ? J’ai peur d’en manquer. C’est pour cela que Jésus veut que nous mettions toute notre sécurité en Dieu qui, Lui, ne nous fera jamais défaut.

Si Dieu est la source de ma vie, c’est de Lui aussi que me vient l’argent, et je n’ai pas peur de le donner, de le partager avec les démunis, car ma vie est déjà assurée. Nous avons besoin que Jésus Lui-même nous donne cette liberté. « Si donc le Fils vous rend libres, vous serez  vraiment libres » (Jn 8,36). Jésus nous donne une eau vive, le Baptême, qui étanche notre soif de vie. Cette eau, qui sort du Temple (Ez 47,1-9),  assainit tous les marécages et les zones les plus sombres, les plus cachées de nous-mêmes. C’est Jésus qui remplit de Son être notre être. Il m’aime, au plus profond de moi ; Il me donne une assise, l’assurance que Dieu m’aime et qu’Il est mon Père. Alors je peux être généreux, libre par rapport à l’argent, car je sais que mon Père pourvoit à ma vie, je l’ai expérimenté.

Giampiero B.

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