Pourquoi l’Eglise se mêle-t-elle aussi de la fête de Noël ?


Quand mon fils était à la KUL , un de ses copains d’université, à l’approche de la fête de Noël, lui a demandé : « Pourquoi l’Eglise se mêle-t-elle aussi de la fête de Noël ? ».

Bonne question, vu que la pub s’empresse à nous conseiller de « bien acheter pour bien fêter ! ».

Qu’est-ce que l’Eglise a bien à nous dire à propos de cet événement qui a changé le cours de l’histoire humaine ? Elle s’est souvent posé la question « Pourquoi Dieu s’est fait homme ? » (Cur Deus homo ? disait St. Anselme), et nous savons tous qu’il est très important de se poser les bonnes questions.

« Et le Parole se fit chair » nous dit l’Evangile de la troisième messe de Noël. La Parole par qui tout a été créé : les orbites immuables des planètes, les nombreuses galaxies, la complexité impressionnante de l’œil humain et du cycle de l’ovulation de la femme.

Ce « scientifique » s’est fait chair, il a pris ma chair et j’ai pu le contempler. Le Fils de Dieu est un petit bébé qui a besoin de tout. Dès les premiers siècles après sa naissance, certains ne pouvaient comprendre comment Dieu, le Tout-puissant, pouvait avoir faim et avoir besoin d’être lavé et changé.

Les crèches préparées dans les églises ou chez moi, m’émeuvent beaucoup chaque année. De la crèche le Petit Enfant nous sourit et il tend vers nous ses bras ouverts : pour nous accueillir mais pour nous inviter aussi à le suivre : « Suis-moi ! ». Il nous adresse cette invitation discrète depuis le début de sa vie jusqu’à la fin, lors qu’il dira, après sa résurrection, à Simon Pierre : « Toi, suis-moi ! ».

Il s’est fait petit pour que nous n’ayons pas peur de le suivre, il s’est paré de tout son amour pour nous séduire, mais en même temps il nous laisse la liberté de le refuser. Voilà le mystère du mal : la possibilité de refuser ce petit enfant. Mais le mal porte toujours avec lui-même, comme son lot, la souffrance et la destruction : les jours qui suivent le Noël, l’Eglise fait mémoire de st Etienne et des Saints Innocents.

« Ô échange merveilleux ! Le créateur du genre humain, en prenant notre corps, nous donne sa divinité ». La grandeur du mystère de l’Incarnation réside dans le fait que ceux qui accueillent cet enfant, « libèrent la voie pour que la vie divine se déverse en nous » (Edith Stein). Le Noël devient alors le début d’une aventure : celle de consentir à la grâce « d’imbiber de vie divine, toute la nature humaine, sur laquelle il fallait greffer ce petit rameau nouveau et sain puisqu’elle était malade et affaiblie » (Edith Stein).

Elvis Presley, un des chanteurs américains les plus connus, a composé une chanson pour Noël dans laquelle il chantait : « Dieu a abandonné sa gloire et il est venu à moi. / Il a vécu avec des êtres insignifiants comme moi. / Pour moi, et à ma place il a accepté de prendre honte et humiliations sur lui. / Qui suis-je pour être l’objet de si grandes attentions. / Pour moi le Roi est mort et a versé son sang. / Qui suis-je. / Il a prié pour moi ! ».

Je voudrais terminer par cette splendide prière de St. Antoine de Padoue : « Pour nous, les hommes, tu t’es fait homme ; pour nous sauver. A aucun des anges nous pouvons dire : Tu es os de nos os, chair de notre chair. Mais à toi, Fils de Dieu, nous pouvons vraiment dire : tu es os de nos os, chair de notre chair, parce que tu n’as pas assumé la nature des anges, mais bien celle de la descendance d’Adam. Aies pitié de nous, qui sommes tes os et ta chair. Qui a jamais haï sa propre chair ? Tu es notre frère et notre chair, pour cela tu dois avoir compassion de nous, tes frères. Toi et nous, nous avons un même Père ; toi par nature, nous par grâce. Emmène nous aussi dans la maison de ton Père, sur la terre des Saints. Amen ».

Giampiero Bramé

Les célébrations de Noël dans notre Unité

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