Fête Dieu 1


Tantum ergo sacramentum! Comme il est grand ce sacrement !

La plupart d’entre vous connaîtront certainement encore le début de cette très belle hymne eucharistique !

Et pourtant, je me rends aussi compte qu’un nombre de plus en plus grand de personnes ne savent au fond pas ce que c’est que l’Eucharistie. On s’en rend très vite compte à la façon dont certain communient. L’Eucharistie n’est pas un symbole, l’hostie comme on dit n’est plus un morceau de pain même s’il en garde les formes, le goût et l’apparence. Nous croyons en effet que Jésus Christ est réellement présent en son corps, en son âme et en sa divinité lorsque un prêtre validement ordonné prononce en son nom les paroles de la consécration.

En d’autre mot, Dieu lui-même vient d’une manière réelle, visible et sensible au sein de notre communauté et Il nous nourrit, nous fortifie, nous parle et nous éclaire lorsque nous ne le recevons religieusement dans  la sainte communion.

Et c’est pour cette raison précisément et pour nulle autre, parce qu’Il est présent à ce moment comme Il est présent glorieusement au Ciel, que nous nous agenouillons et que nous réitérons ce geste chaque fois que nous passons devant le tabernacle, le lieu où Il demeure. Car comme le dit saint Paul dans sa lettre aux Philippiens (2,10-11) Il faut qu’au nom de Jésus, tout genou fléchisse : au Ciel, sur terre et aux enfers.

Si rien qu’à l’énoncé de son nom, il faut que tout genou fléchisse combien plus devant son Corps réellement présent parmi nous !

Je sais qu’il n’est pas facile ni toujours évident de croire en un tel mystère. Un homme qui doutait de cette vérité de foi demanda à ce propos un jour à un prêtre : « Mais enfin comment est-il donc possible que Dieu qui est infiniment grand puisse se laisser enfermer dans quelque chose d’aussi insignifiant et petit qu’une hostie ? »  Et le prêtre de lui répondre : « Le paysage qui s’étend sous vos yeux est lui aussi infiniment vaste et vos yeux sont pourtant si petits. Et pourtant tout ce grand paysage va s’enfermer dans vos yeux si petits. Pourquoi serait-Il donc impossible à Dieu de s’enfermer dans une hostie ? Le Christ ne s’est-Il pas incarné dans le sein de la Vierge Marie ? Ne s’est-Il pas déjà fait infiniment petit en s’incarnant comme un homme en ce bas monde ? »

Mais l’homme n’en démordait pas : « Mais comment Jésus pourrait-Il donc être présent en même temps dans toutes les églises du monde ? » Le prêtre se saisit alors d’un miroir et lui montra son image qui s’y reflétait, puis il le laissa tomber au sol où il se brisa en mille morceaux en ajoutant :  «Même dans chaque petits morceaux brisés, vous pouvez voir votre image en même temps. Le Christ aussi est brisé, mais non divisé, Il se donne à un seul comme Il se donne à mille »

Ce sont évidemment des raisonnements humains frères et sœurs et voilà pourquoi ils ne pourront jamais convaincre entièrement quelqu’un qui n’a pas la foi en la présence réelle du Christ au Saint Sacrement de l’autel. Comme du temps de son passage sur terre, ce n’est que par les yeux de la foi que l’on peut voir vraiment qui est Jésus et l’adorer. Tous les gestes de la messe ont un sens et la façon dont nous y assistons trahit en ce sens aussi notre foi ou notre absence de foi, notre tiédeur ou notre ferveur en ce signe merveilleux que le Ciel nous a donné : Jésus réellement, substantiellement présent parmi nous. Il y a des saints qui ne pouvaient se détacher du tabernacle, tant ils étaient imprégnés de ce mystère : Dieu est là, Dieu est là, Dieu est là ! Il y en a d’autre qui divisaient la journée en deux parties : la préparation à la célébration de la messe et l’action de grâce pour avoir reçu Jésus.

Le saint curé d’Ars avait coutume de dire :

« Quand vous vous promenez dehors et que vous voyez un clocher au loin, dites : Qu’y a-t-il donc là-bas au loin ? Jésus Christ ! Et pourquoi y est-Il ? Parce qu’un prêtre est passé et qu’il y a dit la messe ! »

Frères et sœurs n’ayons pas peur d’adorer davantage le Seigneur présent au Saint Sacrement de l’autel. C’est la source de beaucoup d’apaisements, de quiétude et de grâces. Au Ciel, nous le verrons sans ce voile eucharistique qui nous le masque encore. Alors habituons-nous à le contempler, à le regarder,

à l’aimer. Et lorsque tout-à l’heure à la consécration, ce ne sera plus du pain mais Jésus que je tiendrai dans mes mains, redites alors comme st Thomas, dans une attitude de foi et d’amour véritable : « Mon Seigneur et mon Dieu ! je vous adore »

« Soyez béni de vivre ici parmi nous au tabernacle, de venir si souvent vous incarner sur nos autels pour nous gens de ce quartier, oui soyez-en éternellement béni ! Faites que nous ne habituons jamais à ce mystère qu’il en devienne banal au point  que nous y devenions indifférents ! »

Père Mohan,


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