5 ème Dimanche de Carême



L’ancienne loi juive concernant l’adultère était très sévère.

Le livre du Lévitique dit qu’un homme qui commet l’adultère avec une femme mariée doit mourir. Sa compagne de même doit subir le même sort. Le livre du Deutéronome ajoute en outre que tous deux doivent être traînés hors des murs de la ville et être lapidés.

L’évangile nous montre aujourd’hui l’application concrète de cette loi. Nous pouvons toutefois nous demander immédiatement : mais où est l’homme qui a péché avec cette femme dans cette histoire ? Homme et femme doivent être punis ensemble. La pointe de cette histoire, c’est que l’on veut en fait avec ce cas piéger Jésus sur l’application de cette loi. Les pharisiens et les scribes ne supportent pas en effet la façon dont Jésus interprète librement la loi. A la question : faut-il lapider cette femme ? Jésus n’a au fond pas d’échappatoire : 

s’Il déclare : ‘Oui lapidez-la !’ Il contredit tout ce message de pardon et de miséricorde qu’Il n’a cessé de prêcher jusqu’à présent. S’il répond : ‘Non ne le faites pas’, on peut l’accuser facilement de ne plus faire aucun cas de la Loi. Quelle que soit sa réponse, Il se discréditera. Alors, Il ne dit rien et se met à faire des dessins dans le sable. Peut-être pour bien montrer que nos péchés peuvent pour Dieu être facilement pardonnés comme le sable efface aisément toute chose écrite en lui.

L’adultère n’est certes jamais un petit péché, c’est même de tous temps et dans toutes les sociétés peut-être le plus grave de tous. Et Jésus, même s’Il pardonne généreusement la femme adultère ne minimise certainement pas ce travers grave :

Va et ne pèche plus. Précise-t-Il bien à la femme adultère. Mais ce qui est bien important de retenir, c’est qu’Il laisse toujours la place au pardon et à la seconde chance.

C’est un des enseignements typiquement chrétiens.

C’est ce que notre monde païen ne fait absolument pas : pas de deuxième chance, tu dois payer pour ce que tu as fait et tu vas le payer durement ! Combien de petites vengeances subtiles ou ouvertement déclarées dans les familles ne trouvent-elles par leur source ici, dans cette façon de penser. Même les médias s’en donnent à cœur joie. Une fois que quelqu’un est accusé de quelque chose, pour peu qu’il y ait quelques soupçons,

il sera traîné dans la boue pendant des semaines et l’on oubliera parfois tout le bien qu’il ou elle aura bien pu faire.

 Ah mes frères, le tribunal des médias est parfois bien pire que celui des pharisiens ! Avec leurs insinuations et leur manque de preuves, avec leurs titre parfois savamment tronqués dans le but de noircir une personne, ils attaquent et démolissent  parfois quelqu’un bien plus qu’un jet de pierre !

Mère Térésa a un jour déclaré à des journalistes qu’elle s’était de plus en plus rendu compte que la maladie la plus grave qui touchait l’humanité était celle de se sentir  non désiré,

de n’être aimé de personne. 

Car la seule façon de faire comprendre à quelqu’un qu’il a mal agit ce n’est pas toujours de sévir. Certes il faut punir et même justement et en proportion égale au mal commis, ce que la justice belge semble parfois ne plus faire et ne plus comprendre lorsqu’elle relâche des gens dangereux dans la nature ou qu’elle excuse leurs méfaits. Mais après la punition, il n’y a rien de plus beau que de faire sentir que c’est fini, qu’il y a encore un avenir, une seconde chance, une porte de sortie. Rétablir un voyou dans sa dignité est en effet le premier but à rechercher.

C’est ce que Don Bosco a fait un jour. Emu par le sort de tant de petits voyous qui étaient mis sous les verrous, il alla un jour trouver le directeur de la prison pour lui demander la permission de faire une excursion d’un jour avec tous les petits malfrats de la prison de Turin. Essayez d’imaginer la scène frères et sœurs : un prêtre se présente à la porte d’une IPPJ et se propose d’aller seul à Walibi toute une journée avec toutes les petites crapules qui y séjournent ! Un fou ou un inconscient pourrait-on dire ! Don Bosco l’a fait ! On ne sait pas comment il a convaincu le directeur de la prison, toujours est-il qu’un jour il a sorti tous les adolescents de la prison de Turin pour jouer avec eux toute une journée dans la nature.

Le soir venu, pas un, pas un seul ne s’était échappé ou n’avait créé le moindre problème. Il faut être saint assurément, mais derrière tout cela se cache une autre idée, celle que derrière toute petite crapule se cache encore un homme aimé de Dieu, auquel le Seigneur voudrait accorder une chance de s’amender et de se corriger. Cela les petits voyous de Turin on dû le sentir en étant avec Don Bosco.

C’est ce que Dieu veut faire avec nous aussi. Car nous ne sommes pas toujours bien meilleurs. Sous des dehors respectables et dans d’autres proportions, nous cachons parfois bien des choses qui le sont bien moins. C’est pour cela que nous allons être invités dans les semaines à venir à confesser nos péchés, à laisser Jésus nous dire nous aussi : tu es plus grand que ton péché. Va, je te pardonne et toi aussi ne pèche plus !                

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